Librairie tartinerie mai 2024
 Fin avril, les martinets sont de retour ! Attendu chaque année, leur ballet aérien a commencé, nous invitant à lever un peu la tête. Ces oiseaux migrateurs fascinants qui dorment, mangent et se reproduisent en vol, vivent en colonie. L’hiver et l’automne sur le continent africain, le printemps et l’été en Europe. Cette Europe dont le Parlement a adopté le 10 avril dernier « le Nouveau pacte sur la migration et l’asile », une réforme profonde des règles communes dans les domaines de l’asile et de l’immigration censée permettre à l’Union de mieux résister « aux situations de crise et de force majeure » liées « à un grand nombre d’arrivées irrégulières ». Pour le Groupe d’information et de soutien des immigré·e·s (Gisti), association qui milite pour l’égal accès aux droits et à la citoyenneté sans considération de nationalité, ce nouveau pacte entérine une grave régression des droits fondamentaux des personnes migrantes et exilées. En France, le 26 janvier dernier, le président de la République promulguait la loi pour contrôler l’immigration et améliorer l’intégration. Pour la Cimade, association de solidarité active et de soutien politique aux migrants, cette loi « constitue un cap supplémentaire vers des atteintes sans précédent aux droits des personnes migrantes et [traduit] la volonté obsessionnelle d’appréhender les migrations sous l’angle d’une prétendue menace pour nos sociétés, de réprimer les personnes étrangères, de jouer sur les peurs, au détriment des droits fondamentaux, de la réalité des mouvements migratoires, du respect de l’état de droit et de nos principes constitutionnels. » « Imprégnés » de ce contexte, les rencontres que nous vous proposons ce mois-ci tournent autour des migrations. Au départ, une envie de recevoir une autrice qui ensuite rencontre la proposition d’une autre, proposition qui a elle-même croisé la route d’une « opportunité » qui a fait remonter un souvenir et naître d’autres idées… Et c’est au final un programme riche et varié (de la littérature, de la bande dessinée, des sciences humaines, du théâtre…), avec un temps fort autour des vendredi 17 et samedi 18 mai. Pas vraiment léger pour un mois de mai ?! Pourquoi donc s’engager sur cette pente ? Pour se donner bonne conscience à quelques semaines des élections européennes ? Pour se retrouver entre gens « bien pensants » et informés ? Hum… Peut-être plus certainement pour rencontrer des autrices, des auteurs, des artistes, des militants et leur travail à même de nous aider à « repousser le “point de lassitude”, ce point à partir duquel la tragédie des réfugiés n’intéressera plus personne », si bien décrit par le sociologue Zygmunt Bauman (dans son ouvrage Étrangers à nos portes – pouvoir et exploitation de la panique morale, éditions Premier parallèle, 2020). On fait le pari que cette proposition vous intéressera et on compte sur vous pour venir ne serait-ce que passer un moment et admirer le ballet des martinets ! Programme des événements à venir Jeudi 2 mai à 18h30 à la librairie : rencontre haute en couleurs avec Madeleine Pereira qui nous fait le grand plaisir de venir présenter sa bande dessinée Borboleta (parue aux éditions Sarbacane en avril 2024) dans laquelle elle remonte le fil de son histoire et celle du Portugal. La rencontre se poursuivra par un moment de dédicace et d’échanges autour d’un apéritif à la librairie, apportez un petit quelque chose à partager. Vendredi 17 et samedi 18 mai : rencontres sur les migrations Samedi 18 mai à 11h à la librairie : rencontre croisée entre Alain Roy, auteur de Les déclinistes ou le délire du « grand remplacement » (éditions écosociété, 2023), essai dans lequel il décortique et déconstruit les discours et écrits toxiques et stériles de six figures de l’intelligentsia francophone, et Pierre Ferrero, auteur de la bande dessinée dystopique Cauchemar (éditions L’employé du moi, 2024) où quelque soixante-dix ans après ses funérailles, le Maréchal Pétain revient à la vie pour remettre de l’ordre dans le pays… Samedi 18 mai à 15h à la librairie : rencontre avec l’autrice Quitterie Simon, scénariste de la bande dessinée Ce que je sais de Rokia (éditions Futuropolis, 2024), le récit d’une expérience d’accueil d’une jeune migrante qui explore les joies et les motivations de l’accueil sans en gommer les difficultés, et des militantes de la Coordination des collectifs migration du Gers (CCM32) qui apporteront des éclairages sur la récente loi immigration. Samedi 18 mai à 18h au Garage à projets (en face de la librairie) : représentation de La mère du passeur par le Théâtre 2 l’Acte, un texte de Raphaël Saint-Rémy extrait du recueil Eclipses (éditions de l’Oscillographe, 2022) qui nous interpelle et questionne notre propre humanité face au sort des personnes migrantes. Un chapeau tournera à l’issue de la représentation pour la compagnie. Vendredi 31 mai à 18h30 à la librairie : rencontre avec Nicolas Rouillé, auteur de L’Or et l’Arsenic – Histoire orale d’une vallée minière (éditions Anacharsis, 2024), qui pendant trois ans a recueilli la parole des habitants du territoire de la mine de Salsigne, dans l’Aude, l’une des plus grandes d’Europe fermée depuis vingt ans. Tissés ensemble ces témoignages dessinent une histoire orale saisissante aux multiples facettes. Les Brigades du livre de Sarrant accompagneront la rencontre avec la lecture d’extraits choisis. Avec celles et ceux qui le souhaitent, nous poursuivrons les échanges autour d’un verre. Et aussi, sur Sarrant et alentours… La librairie sera présente, toujours avec de belles sélections de livres et notre plaisir de les partager |
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