Au Cœur de la Nuit Rouge, nouvelle exposition !
© Marine Lanier • Les Pierres #1, Le Jardin d’Hannibal, 2023 |
[…] Détachée de tout idéal de réalisme documentaire, Marine Lanier élabore une iconographie personnelle à l’esthétique radicale. Les jeux de décadrages, les gros plans, les portraits sous filtres monochromes, les lumières irradiantes et les clairs obscurs mystérieux composent d’authentiques visions oniriques au potentiel narratif. Ces images sont aujourd’hui inséparables du travail d’écriture que l’artiste réalise en parallèle ou au départ de ses « photo-fictions » notamment pour les plus récentes, présentées au Centre d’art et de photographie de Lectoure : L’Habit de naufrage* (2021) et Le Jardin d’Hannibal** (2019-2022).
Pour L’Habit de naufrage, Marine Lanier aborde à travers un personnage fictif de capitaine et son journal de bord, la part de mystère et de danger inhérents à l’imaginaire du monde de la mer – profondeur des abysses, violence des éléments, destinées humaines tragiques – qu’elle immortalise dans des photographies surnaturelles prises au cours de divers arpentages des côtes bretonnes, lors d’une résidence avec L’Imagerie à Lannion. Réalisée dans le cadre d’une commande publique nationale menée par la Bibliothèque nationale de France, Le Jardin d’Hannibal prend pour décor le jardin-laboratoire du col du Lautaret, par lequel Hannibal, le célèbre général de l’Antiquité, aurait mené sa légendaire traversée des Alpes. Pendant plusieurs mois, Marine Lanier a suivi chercheurs, étudiants et jardiniers attachés à analyser l’évolution et l’acclimatation de la biodiversité en cette période charnière de bouleversement climatique. Dans les pas de précurseurs de la photographie du vivant, Marine Lanier réalise un singulier herbier photographique de cet écosystème du futur, dont elle dessine les contours hallucinés. Damarice Amao, commissaire de l’exposition Vernissage le samedi 28 octobre à 11h. Exposition du 28 octobre 2023 au 28 janvier 2024. Ouvert du mercredi au dimanche de 14h à 18h, entrée libre. * L’Habit de naufrage a été réalisé dans le cadre d‘une résidence avec la galerie l‘Imagerie à Lannion et la DRAC Bretagne.** Le Jardin d’Hannibal a été produit dans le cadre de la grande commande nationale « Radioscopie de la France : regards sur un pays traversé par la crise sanitaire » ; financée par le Ministère de la culture et pilotée par la BnF. — Marine Lanier est parallèlement accueillie au Centre d’art et de photographie de Lectoure pour une résidence de création portant sur le projet au long cours* Les Contrebandiers. Cette résidence est possible grâce au programme Capsule, lancé en 2020 par le Ministère de la Culture. Ce dispositif permet de renforcer les missions des centres d’art, de favoriser la présence des artistes sur le territoire. Il s’appuie sur une charte pour un meilleur accueil des photographes. Capsule est porté par les sept centres d’art photographiques conventionnés et sept lieux intermédiaires, identifiés par les conseillers arts visuels des Directions régionales des affaires culturelles. * Depuis 2021, plusieurs structures culturelles de la région Occitanie s’associent (la Résidence 1+2 à Toulouse, le Centre d’art et photographie de Lectoure, la Communauté de Communes Couserans-Pyrénées à travers le Château de Seix et Le Bus – espace culturel mobile, le centre de photographie Lumière d’encre à Céret, la Maison des Écritures de Lombez, la commune de Samatan), et accompagnent Marine Lanier pour le second volet de la série Les Contrebandiers, dans les Pyrénées. Une exposition lors de L’été photographique de Lectoure 2021 a constitué la première occurrence de ce projet régional qui s’est poursuivi depuis par des temps de résidence de création à Seix et Céret, des projets d’actions culturelles et la diffusion en Ariège et dans le Gers, des temps d’échanges et de rencontres proposés dans toute la région. |